Voici le premier temple que j’ai visité à Pékin, il est perdu dans un dédale de hutongs, ces allées typiques de la capitale chinoise, enchâssé comme un bijou ancien dans la ville ultra-moderne (à moins de 200 mètres d’une des principales huit voies qui traversent la capitale du nord au sud).

Encore un temple, me direz-vous, et vous aurez raison. En même temps, difficile d’échapper à ces édifices qui constellent la ville à l’instar des églises dans nos contrées. L’explorateur qui veut vraiment découvrir Pékin doit se plier à cet exercice de visite et construire comme un jeu des sept erreurs pour essayer de tracer une ligne de différence entre ces édifices en apparence si semblables.
Le nom de ce temple sis au coeur de la cité signifie « Temple de la sagesse accomplie », il a été construit en 1443 par un eunuque impérial (dans mon article sur Tian Yi, j’ai déjà mentionné le pouvoir de certains de ces personnages, qui occupaient les positions les plus éminentes qu sein de l’administration impériale). C’est l’un des plus importants complexes en bois de l’époque Ming survivant dans Pékin.
Une de ses principales caractéristiques architecturale, ce sont ces tuiles noires qui font ses toitures.
On les retrouve sur le Hall Zhihua qui vient ensuite et qui abrite de très belles statues et une fresque de l’époque Ming.
Et enfin, le dernier édifice abrite en fait deux bâtiments, le Hall Tathagata au premier niveau et le Pavillon des dix mille Bouddhas au deuxième niveau, en une cohabitation étrange et inédite de deux styles bien différents
Dans ce dernier bâtiment trônent deux merveilleuses statues, qui encadrent une représentation de Bouddha, leurs robes finement brodées sont ornées de fleurs, d’oiseaux et de lions. Elles ont comme un parfum d’ailleurs, invitant un peu d’Inde à l’intérieur de ce temple chinois.
Sur les murs, de nombreuses niches (9999 au total) abritent de petites statues de Bouddha (et si vous avez bien suivi, avec la grande statue que j’ai mentionné, cela fait 10 000 !).
Le dernier bâtiment qui se visite est la Bibliothèque des textes bouddhistes, où l’on peut voir un cabinet rotatif en bois et pierre du XVe siècle, orné de nagas et de garudas, deux des divinités du monde bouddhiste.

Le tour d’horizon serait incomplet si je ne mentionnais pas ici le complexe ultra-moderne Galaxy Soho qui, depuis 2010, adosse ses sinuosités de verre et d’acier à ce petit temple qui n’en peut mais.
C’est pour moi le symbole de cette ville qui avance sans cesse, se réinvente, quitte à bousculer l’existant. Elle crée parfois ces hiatus architecturaux qui ont comme une sorte de beauté surprenante.
Il faut dire que je trouve cet édifice, construit par l’architecte iraquo-britannique Zaha Hadid dans les années 2010, particulièrement réussi. En quatre dômes, réunis par des galeries inférieures, il veut représenter un habitat traditionnel de Pékin, le 四合院 (maison à cour carré). Original et décalé dans l’environnement ambiant, il est devenu comme un repère pour les voyageurs urbains, un peu comme le Centre Beaubourg à Paris.
Cette première approche de la ville, en forme de promenade, dépaysante, m’a donné la curiosité d’explorer cette capitale surprenante.
FB











Ruptures de formes et de styles, j’aime bien l’idée.
Je reste impressionné par cette dentelle de pierre datant du 15ème siècle. Superbe.
Merci.
Encore un beau moment que tu nous fais partager. Merci. 😀