Chine – Forêt de pierre 石林 (2023)

A côté de Kunming, la capitale du Yunnan, se trouve un endroit bien étonnant, fait de concrétions karstiques, issues d’un ensemble plus vaste qui parcourt la Chine du sud d’ouest en est, depuis les célèbres pains de sucre de Guilin, traversant ensuite le Guizhou jusqu’au Yunnan ; un immense ensemble de 550 000 km2, classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2007 et en 2014.

Le site couvre 26000 hectares, seuls 80 hectares peuvent être visités, ce qui fait quand même une belle promenade. Le site a reçu son nom lorsqu’il a été érigé au rang de parc naturel en 1931 : cette forêt de pierre s’appelle désormais « Forêt de pierre » (cela m’a fait penser à l’annonce de Guy Drut en 1995 : Et le stade de France s’appellera « Stade de France »…. Il faut parfois se rendre aux évidences).

Nous n’échappons pas ici, comme partout ailleurs en Chine, à une conception du tourisme qui est assez étrangère à notre vision. Nous adorons nous perdre dans des endroits inconnus, sans personne, qui sont « authentiques », à notre avis, les Chinois, préfèrent voyager en groupe, ne pas s’éloigner des sentiers battus, c’est un peuple collectif jusque dans le tourisme.

L’entrée monumentale du musée, que l’on peut rejoindre en bus

Avant de vous faire profiter du site, quelques informations géologiques : le karst, mot inventé pour caractériser des formations rocheuses slovènes au XIXe siècle, désigne des rochers faits de carbonate de calcium, qui, sous l’influence du gaz carbonique contenu dans la pluie, se transforme en bicarbonate de calcium, peu à peu rongé par les ruissellements. Cela devrait rappeler à certains d’entre vous (dont moi) des expériences lors des cours de chimie… Quand ces rochers qui étaient à l’origine sous-marins ont surgi dans l’atmosphère par le jeu des plaques tectoniques, ils ont été sculptés et modifiés dans les formes que nous pouvons voir aujourd’hui.

A l’entrée du site, ces rochers bicolores

Il faisait un temps magnifique, j’ai fait la découverte de ces ciels du Yunnan, qui m’ont ensuite accompagnés tout au long de mon voyage, ces formes cotonneuses qui captent la lumière et ponctuent le ciel bleu superbe et immobile (Yunnan 云南 signifie « au sud des nuages »).

J’avoue avoir été sidérée par la beauté de ces formes de pierre, comme jaillissant d’anciens millénaires, ravinées par le temps et les éléments et se dressant encore dans toute leur force.

Un clin d’oeil à des jumelles croisées par hasard

Comme pour les nuages, vous pouvez ici découvrir, au long de votre balade, des formes qui vous rappellent quelque chose.

Alien ?
J’hésite entre un cochon et un phacochère

Pour éviter les routes bien tracées du tourisme chinois, tout un circuit de bus qui vous amène d’un point à un autre, je me suis perdue dans la Gorge des Orchidées, parcourue par un petit sentier où j’étais vraiment seule. J’ai cheminé au plus profond de ces concrétions de pierre, franchissant des passages à peine large comme moi.

La lumière de cet après-midi de printemps était glorieuse et faisait des contrastes surprenants au creux de la pierre.

Avec de somptueuses échappées sur tout ce ciel cobalt.

J’ai continué mon chemin au sud du site, où j’ai pu avoir des vues d’ensemble sur ces incroyables paysages, en bordure des bus qui convoyaient les touristes locaux d’un point de vue à un autre, juste pour des photos.

Avec un de ces magnifiques arbres mordorés que je croiserai plusieurs fois ici

Cette promenade était un enchantement, j’en ai capté la beauté autant que possible et essayé de vous la faire partager.

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