Chine, Zhaoqing Pagode Chongxi 崇禧塔 (2023)

Après avoir fini mon article sur Zhaoqing en ne mettant en lumière que les Rochers des sept étoiles, j’ai eu quelques remords à expédier si vite le centre ville.

Je voudrais réparer cette erreur en vous emmenant avec moi dans un court article pour rendre hommage à une magnifique pagode qui jouxte le fleuve Xijiang (Fleuve de l’ouest). Son nom pourrait se traduire (à ma façon) par « Pagode du bonheur sublime », elle a été édifiée au XVIe siècle, entre 1582 et 1585 pour garder la ville contre le dragon du fleuve de l’ouest, désigné comme coupable des inondations qui submergeaient la ville de temps en temps (je ne sais qui a gagné, entre la construction humaine et cette créature mythique et irrationnelle).

Du haut de ses presque 58 mètres, elle a belle allure

Elle est faite de brique et de pierre, le tout blanchi à la chaux et peint d’un rouge de bon augure ici. Avec les habituelles tuiles vernissées de vert. Cette architecture est un peu inédite pour moi, presque mathématique avec ce hérissement de triangles, ces larges bandes rouges qui ponctuent les façades blanches.

Avec cette petite cloche comme un gardien en miniature

Elle est un martyre qui porte sûrement ce poids dans toute sa structure, car elle a été endommagée jusqu’à la presque destruction quand les hordes de gardes rouges, persuadés de porter en eux le renouveau de la culture lui ont porté des coups fatals lors de la Révolution Culturelle.

Alors bien sûr, selon nos critères occidentaux, elle n’est plus vraiment authentique, malgré tout le sérieux porté à sa reconstruction. Pauvre monument, érigé dès l’origine pour s’affronter à un animal d’une grande force pour faire rempart aux Hommes et détruit par des sauvages plus puissants que ce dragon de l’eau.

Il a réussi à sauver sa base (n’est-ce pas ce que nous faisons tous en cas de tourmente, sauver nos fondamentaux ?), ce bloc de granit où s’érige l’immense tour, encore aujourd’hui parcouru par ces sculptures de pierre ancestrales.

Un dragon jouant avec une perle (détail)
Une carpe sautant vers le Paradis
Tuota Lishi, une sorte d’Hercule qui soutient l’édifice
Et son alter ego imberbe

Je suis montée à l’intérieur de cette belle structure, pour découvrir des jeux de lumière au gré des escaliers et des étages.

Quelque chose d’une cathédrale ici
Ou d’une mosquée, quelque chose de religieux dans tous les cas

Le paysage entrevu au travers des ouvertures vers l’extérieur était assez étrange.

A l’horizon, la ville moderne qui n’en finit pas d’avancer, perdue dans un brouillard de chaleur mâtiné de pollution

C’est un édifice un peu labyrinthique, où vous pouvez vous perdre à chaque palier, qui ouvre sur quatre côtés vers l’intérieur et la même chose vers l’extérieur…

Il reste également, dans un édifice adjacent, dédié au Dieu taoïste Zhenwu, qui gouvernait la partie septentrionale du ciel, révéré sous les Empereurs Ming, sa statue, très travaillée, qui date de la dynastie Qing (1636-1912).

Et puis, pour compléter ce lieu, répondant à la paix alentour, loin et pourtant bien près de l’immense urbanité qui n’en finit pas de ronger l’espace, ce petit lieu arboré où il ferait bon s’attarder…

En repartant, je capte cette image qui dit beaucoup de choses sur le pays où je vis.

J’espère que vous aurez apprécié cette petite escapade.

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