Etant en déplacement professionnel dans le Guangdong (une des provinces les plus au sud du pays), j’ai saisi l’occasion pour prolonger mon séjour et aller voir la « petite ville » de Zhaoqing (plus de 1,5 million d’habitants, quand même, mais bien loin de ses grandes voisines, Shenzhen, 13 millions d’habitants et Canton, plus de 15 millions).
Son nom signifie « début de bon augure », de quoi nous donner envie d’y faire une excursion. Elle a connu des heures de célébrité dans l’histoire, abritant au XVIe siècle le premier établissement Jésuite en Chine, avec Matteo Ricci, célèbre prêtre Jésuite, également mathématicien et cartographe à sa tête.
Arrivée par un train bien matinal, je sors pour chercher un taxi (la gare est à 50 minutes du centre, ici tout est plus grand et plus loin, comme je l’ai déjà signalé) et me retrouve face à une immensité de parkings et autres espaces, ayant perdu le signe de direction, pourtant très clair au départ, qui indiquait où étaient les taxis. Perdue, je demande mon chemin en chinois à une jeune femme (出租车的地方在哪儿?). Elle me répond en anglais qu’elle ne sait pas, et, me voyant perplexe, elle m’invite à partager son didi 滴滴 (les Uber d’ici). Chemin faisant, je comprends qu’elle habite à Hong-Kong et qu’elle rentre dans sa famille pour la première fois depuis 2021, politique 0 Covid19 oblige. Elle a négocié un détour avec son chauffeur pour me déposer devant le site 七星岩区, les rochers des sept étoiles, en me précisant au gré de la conversation qu’il s’agissait de sept magnifiques femmes de l’ancien temps changées en étoiles (je ne sais si c’est la version en cours, mais elle m’a semblé magnifique). Je voulais ici encore une fois citer la vraie gentillesse des gens.
Cet endroit étend sur 8 km² des formations karstiques autour d’un lac, parcourues de grottes où il est possible de se promener en bateau sur des rivières souterraines.
Avec la chaleur humide du printemps qui commençait à prendre ses quartiers (nous sommes juste en dessous du Tropique du Cancer, celui qui passe au sud de l’Egypte, pour vous donner une idée), le temps était voilé, ce qui donnait aux alentours des allures de peinture chinoise.
Ces montagnes sont surprenantes, rochers aux courbes douces revêtues de la végétation luxuriante de l’endroit.
Cet endroit est appelé « petite Guilin » en référence au site magnifique du Guangxi, très couru par les touristes pour ses montagnes en forme de pains de sucre alignant leurs fières hauteurs le long de la rivière Li.
Le site était ce jour très fréquenté, c’est le printemps, tout le monde vient voir les arbres en floraison.
Au passage, je vois tous ces enfants qui s’amusent à nourrir les poissons, à l’aide de biberons au bout de cannes à pêche. Ils ont l’air heureux et leurs rires fait chaud au coeur.
Car, comme partout en Chine, les lieux touristiques sont balisés, impossible de sortir des sentiers battus, et deviennent des endroits de divertissement, avec des attractions qui essayent au mieux de « coller » au site.
Ainsi, ici, après avoir joué au biberonnage de poissons, vous pouvez enfourcher un canard pour arpenter la rivière, le long de ces magnifiques formations karstiques.

Et les grottes ont un air de « Disneyland » avec toutes ces couleurs ajoutées.
N’empêche, la magie du site, dans cette atmosphère presque cotonneuse, fait son effet. Ces pics échevelés par les arbres, qui jettent leurs ombres dans l’eau sombre sont simplement somptueux.
Le temps brumeux crée des plans différents dans le paysage, reléguant les montagnes à de simples silhouettes.
Et puis toutes ces fleurs qui n’en finissent pas de lancer leurs couleurs dans ce début de printemps. J’en ai croisé bien des arbres qui se détendaient dans ce beau printemps.
C’était une bien belle promenade.
FB
De très belles images printanières, merci pour ce dépaysement de qualité à tous points de vue – amicalement 🙂
Tout simplement splendide . Encore une fois merci de nous faire partager tes excursions