Pékin – Temple Wanshou 万寿 (2022)

C’est un temple qui a longtemps été fermé, rénovations ou Covid-19, ou les deux, je ne sais pas. Son nom signifie « Longévité », c’est peut-être son destin, car après avoir été créé au XVIe siècle, il a été victime d’un grave incendie en 1912 et a ensuite servi de caserne sous la Révolution Culturelle (1966-1976), sans avoir apparemment été réhabilité entretemps. Aujourd’hui il renaît de ses cendres, tel le Phénix, pour nous présenter de bien beaux bâtiments et quelques intéressantes collections. Depuis 1979, il a été reconnu par le Gouvernement chinois comme un héritage culturel à préserver.

A l’origine, c’était un des multiples temples qui ponctuaient la route fluviale entre la Cité interdite et le Palais d’été, à l’instar du Temple Wuta (五塔寺) qui a lui aussi survécu. Il avait une fonction particulière, celle d’abriter les textes bouddhistes nécessaires au culte.

A peine sortie du métro, je vois cette entrée tellement représentative de ce que j’ai déjà vu de ces temples, que je traque aux quatre coins de cette ville immense. Je me sens immédiatement prise dans l’atmosphère du lieu.

Le plafond de l’entrée me surprend cependant, un ciel arpenté de nuages en tissage serré, pareil à un tissu de l’ancien temps.

Les cours que je vais voir se succéder sont innombrables, c’est vraiment un ensemble immense, plus de vingt bâtiments, si j’ai bien compté. Ils sont bien mis en valeur dans leur couleur brique avec la beauté du ciel azur, ourlé d’arbres ancestraux.

Avec ces arbres hors d’âge qui hantent souvent les temples
Et qui font une ombre bienvenue dans la chaleur du presque automne

Cette succession de cours harmonieuses pourrait se suffire à elle-même pour une visite, se laisser aller à prendre le soleil d’automne sur un banc, en regardant les arbres millénaires agités par la brise et les mosaïques de lumière sur le sol.

Mais il y a une autre raison pour visiter le lieu, aller à la rencontre de tout un passé, c’est un vrai musée qu’il nous est donné d’arpenter. Car vous pouvez voir ici des chefs d’oeuvre des époques Ming et Qing, distribués en thématiques. Je n’ai pas vu les autres collections, il paraît qu’elles remontent presque au début de notre ère, elles n’étaient pas présentées ici.

Pensivité du « Bouddha de la longévité infinie« , Epoque Qing (1644-1911)
Elégance du « Bodhisattva Guanyin à quatre bras », (1403-1424)

Petite note : Guanyin 观音 (celle qui observe les sons du monde) est la version chinoise de la divinité bouddhiste Avalokitesvara. Comme elle fait partie des Boddhisattva, elle a obtenu l’éveil, mais reste proche des humains pour les aider. C’est une déesse (car elle est le plus souvent représentée sous forme féminine) de la miséricorde et de la compassion, elle capte les pleurs des Hommes et les protège de tous les maux, elle est donc très populaire et vous la retrouverez dans bien des temples.

Marraine de bon augure, époque QIng (1644-1911)Il ne faut pas toujours se fier aux apparences
Humilité de cette statue de Bodhisattva, Epoque Ming (1368-1644)
Humanité de la déesse Guanyin et son fils, Epoque MIng (1368-1644)

Le lieu n’a cessé d’être religieux, s’il a laissé les bâtiments de bordure abriter les collections que je viens d’évoquer, les édifices qui font la colonne vertébrale du milieu restent des temples de dévotion.

Figures saintes quadrillées de lumière
Bouddha immuable en posture d’offrande (varada mudra)
Et toujours la beauté des plafonds

Pour en revenir aux salles d’exposition, j’avoue avoir été impressionnée par l’exposition sur la broderie, dont je vous livre ci-après quelques chefs d’oeuvre.

Presque une mandala
Précision de l’oiseau sur sa branche
Pour Bouddha, de l’or et de l’argent
Un canard mandarin en soie délicate

Un autre ensemble est dédié à l’écriture.

Encrier et porte-plume, Epoque Qing (1644-1911)
Blocs d’encre, Epoque Qing

Quelques lanternes ponctuent les lieux de leur harmonie colorée.

Comme d’habitude, je n’ai pu m’empêcher de capter l’image d’une belle qui se donne des allures du temps passé (ne serait-ce la bouteille d’eau, un peu anachronique).

A l’extrémité nord, je croise un de ces jardins de pierre surmonté d’un pavillon. C’est une figure assez classique dans les temples, ici.

La visite se termine avec cette clôture septentrionale, de toute beauté.

Famille en harmonie de couleurs

Et pour terminer, je partage avec vous l’image de cette inconnue si étrange, comme je n’en avais jamais croisé jusque-là.

Un endroit que j’ai beaucoup apprécié.

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