Voici un endroit bien étrange, situé dans la province du Hunan en Chine. Connu jusqu’en 1986 comme le Village des rois (Wangcun 王村), il a changé de nom pour celui de « Ville des hibiscus » (Furong zhen 芙蓉镇) après la sortie d’un film éponyme racontant le destin d’un couple pris dans la tourmente de la Révolution Culturelle, un film dur qui a été interdit plusieurs années en Chine. Vertige de ce pays qui avance, renomme ses villes et villages d’après des films pour les mettre à la page… Imaginez que nous renommions le Musée du Louvre en Musée du Da Vinci Code !
Il faut d’abord prendre un bateau pour aborder le village. Il fait déjà plus de 40°C sur le débarcadère. Mais l’environnement est bien beau, je l’admire malgré mon corps qui se transforme en litres d’eau exsudés.
Dès le débarquement, je suis frappée par la luxuriance de la nature, oui nous sommes comme sous les tropiques, ce que je n’aurais pas imaginé au centre de la Chine. Bambous dont la taille force le respect, bananiers, mosaïque de verts qui entourent notre promenade nous faisant comme une protection contre ce soleil qui nous assassine. Car nous sommes montés subitement à un 45°C, qui nous laisse comme sans voix et sans force.
Après bien des escaliers aux marches qui nous enlèvent le peu de souffle qui nous reste, nous parvenons à ces merveilleuses cascades, qui ruissellent autour de ce très joli village ; la plus haute fait 40 mètres de haut. J’en profite pour souligner une différence fondamentale entre la Chine et la France pour l’accès aux sites touristiques. Car ici, rien n’est prévu pour les personnes qui ont des problèmes physiques, c’est un peu « marche ou crève », pas d’ascenseurs bien sûr, pas d’aménagement d’aucune sorte pour faciliter l’accès aux sites ; ce que j’avais déjà remarqué dans d’autres pérégrinations s’est confirmé ici, le tourisme en Chine n’est pas « friendly » aux handicapés ou autres personnes à mobilité réduite.
Revenons à notre promenade, qui nous a mené au travers de cascades rafraîchissantes (ouf !) qui nous laissaient entrevoir ce village étagé en hauteur.
Le cours d’eau, mimétique, s’est paré du vert de la nature foisonnante alentour, faisant comme un camaïeu unicolore.
Le village nous apparaît, il est magnifique, désordonné, tout en angles, des maisons qui s’accrochent à la colline au milieu de cette végétation vivace.

Au centre du cours d’eau, un bateau bleu lesté de sable vient faire contrepoint à tout ce vert.

Devant la chaleur insupportable, notre guide a décidé d’écourter la visite (ouf !) pour rallier plus vite notre destination finale, Fenghuang gucheng, dont je vous parlerai une autre fois.
En chemin, le soleil et les nuages jouent à cache-cache au-dessus des noires montagnes.
Nous sacrifions au rituel sanitaire du test PCR dans une petite guérite rencontrée sur notre route. Une heure d’attente, quand même.

Une escapade rapide, bien chaude, mais je me souviendrai de la beauté des sous-bois et de ces cascades aux mille gouttelettes de diamant.
FB
Très belle nature, et vous avez été courageuse mais la beauté de ces sites vaut la peine qu’on se donne du mal pour les atteindre. Pour » l’accessibilité « , en France, elle est toujours un projet.
Merci – amicalement : )