Chine – Zhangjiajie 张家界 (2022)

A Luz, Gabriela et Fabio

C’est comme un rêve d’enfant que l’on trimbalerait depuis longtemps et qui s’accomplirait, cela fait neuf mois que je ne suis pas sortie de Pékin, j’ai décidé, avec mon amie Luz d’aller faire une excursion hors de la capitale, profitant d’une relative embellie sanitaire. Toute une rééducation du voyage m’attendait, je ne savais (presque) plus comment faire une valise, ni à quoi ressemblait un avion ou un train.

Oh, un avion !

Nous avions choisi comme destination Zhangjiajie (que je souhaitais voir depuis si longtemps) et des points d’intérêt alentour. Situé dans la province du Hunan 湖南 (province au sud du lac), c’est le premier parc national forestier de Chine, inauguré en 1982 et inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004, qui étend sur 130 km² sa flore subtropicale et ses formations karstiques (calcaires) si particulières que vous allez bien sûr reconnaître !

Commençons par le commencement, comme dans tout récit qui se respecte. Il a d’abord fallu passer les contrôles de l’aéroport, pass sanitaire au code vert, test PCR de moins de 48 heures et accueil par un personnel rôdé au contrôle des pire pandémies.

Contrôle sanitaire attentif à l’entrée ; à main droite l’arme de poing absolue contre l’épidémie, le thermomètre
Et à l’embarquement, la panoplie totale, gants, visière, lunettes, charlotte et masqueAu cas où le virus se serait caché dans nos cartes d’embarquement depuis les contrôles de l’entrée, il est fourbe, vous savez !

Enfin, l’avion décolle, au moins nous sommes sûrs d’arriver et le voyage se déroule dans l’absolue beauté des nuages qui jouent avec le soleil doré, parfois en forme de vortex.

L’arrivée nous dévoile cette (petite) ville d’un million et demi d’habitants, nichée au creux des montagnes, nimbée de la splendeur du soleil couchant.

Au matin, nous partons vers le site avec notre guide. Nous sommes accueillis par une pagode, sûrement assez nouvelle, mais qui pointe fièrement sa hauteur dans la jungle environnante. Car nous sommes dans une forêt subtropicale, l’immensité de la nature verte et luxuriante nous entoure, ainsi que le cri des cigales.

Effervescence des arbres

Après quelques formalités, nous arrivons au sommet de ces incroyables pitons de pierre, dans lesquels la végétation n’a pas perdu ses droits. Tous ces pins qui s’accrochent à la paroi de ces géants pour y pousser malgré tout. Résilience ancestrale de la nature.

Effervescence des arbres (2)

Ces formations rocheuses, creusées depuis des siècles par l’eau et le temps, donnent à voir des figures étranges, découpées, qui excitent notre imaginaire (un peu comme les nuages qui parcourent le ciel). Certaines ont reçu des noms qui leur sont restés.

On dirait un homme endormi, non ?
« Le guerrier entraînant des chevaux »
« Fées répandant des fleurs » les deux fées sont sur la gauche de la photo

Tout ici est émerveillement, dans ce ciel limpide parcouru de quelques nuages, qui nous fait oublier les 38/39°C dans lesquels nous évoluons. Se laisser absorber par cette beauté immobile et solide (je comprends ici l’expression « solide comme un roc ») est un spectacle parfait, à peine dérangé par les locaux qui se prennent en photo/selfie, dans le bruit des micros des guides qui les accompagnent.

Sous ce « Z » rouge qui balafre la montagne et attire bien des visiteurs, se cache une arche naturelle impressionnante.

La photo ne rend pas hommage à cette ouverture qui crée un pont naturel vertigineux

La faune n’est pas complètement absente de nos déambulations, des macaques narguent les visiteurs et leur quémandent de la nourriture.

Et puis cet insecte presque miraculeux qui, de presque mante religieuse, se mue en feuille pour échapper à l’ennemi (ici l’ennemi c’est nous).

Nous arrivons ensuite au climax de la visite (pour les amateurs de références, me concernant j’avais déjà assimilé bien des beautés en moi). Un paysage presque surnaturel, inédit, magique, verticalité de ces formations rocheuses abruptes, tendues vers la danse des nuages et parcourues de la luxuriance des arbres.

Et oui, vous aurez sûrement tous reconnus les superbes montagnes qui ont servi de décor au film de James Cameron, « Avatar » (2009).

Notre guide a bien mis l’accent sur le fait que ce film ne rendait pas hommage au lieu, qu’il était trop long, trop « photoshopé », bref trop américain… En cette période de géopolitique plus qu’instable, nous ne pouvons pas lui en vouloir.

Nous redescendons sur le plancher des vaches (nous étions à un peu plus de 1500 mètres d’altitude) par un ascenseur vitré accroché à la paroi. Miracle de la technologie et étonnement devant les contradictions d’ici, quand notre guide nous a expliqué qu’il était interdit d’escalader ces pitons pour ne pas les abîmer (soulignant que ces demandes de varappe venaient d’étrangers, pas de Chinois).

Pour vous montrer que nous n’étions pas seuls mais finalement pas tant que cela
Un clin d’oeil mode

Arrivés à notre destination, nous avons eu la chance de participer à une dégustation de thé dans une boutique, où nous avons pu goûter le « herbal tea » (je ne peux pas traduire mieux), fait à partir d’une plante d’ici, qui soigne les rhumes et les affections respiratoires et également du « dark tea » (différent du thé noir que nous connaissons), excellent pour le système digestif. J’ai tout acheté, on ne sait jamais !

De retour à mon hôtel, j’ai longuement regardé le jour s’amenuiser sur ces montagnes étranges qui m’entouraient.

Une promenade hors du commun et qu’est-ce que cela fait du bien de sortir !

FB