Pékin/Tongzhou : Central forest park, 城市绿心森林公园 (2022)

Enfin, l’étau des contraintes à nos déplacements se desserre, du moins à partir du 6 juin. Dimanche dernier, le temps était merveilleux, plus de 30°C, il est vrai, mais du vent et un ciel clair jusqu’à avoir l’impression que l’air vibrait, tout heureux d’être débarrassé des particules fines qui l’encombrent souvent ici. Et je vibrais au diapason…

C’est cela que je voudrais vous faire toucher du doigt en vous emmenant dans ma promenade, quand le temps se met au beau, dans ce moment un peu particulier, comme une parenthèse entre le rude hiver et le rude été, se promener dans un parc devient un splendide moment, hors du temps. De la beauté qui vous envahit de partout.

Cette fois-ci, j’ai usé des grands moyens, je me suis aventurée loin de ma base, j’ai pris un « didi » (les « Uber » d’ici), qui m’a conduite après 45 minutes de trajet (pour une dizaine d’euros) à l’orée d’un parc/forêt dans la banlieue est de Pékin à Tongzhou (通州, le peuple ouvert, si j’ose une traduction…), sur la recommandation de mon équipe chinoise. Un immense parc, comprenant plus d’un million d’arbres (et oui, nous sommes en Chine, les échelles sont différentes ici, globalement tout est plus grand, plus élevé ou plus loin).

Dès mon arrivée, j’ai presque le souffle coupé par la magnificence de ce qui m’entoure. Toute cette verdeur encore printanière, ces tapis de fleurs jaunes, et les nuages, oh les nuages dans le bleu du ciel !

Ne pensez pas que je suis dans un endroit très couru de la capitale, c’est plutôt un parc pour les gens du crû. De ces parcs où l’on vient en promenade le dimanche avec ses enfants, par exemple. Même si ce dimanche, bien peu de promeneurs arpentaient les lieux, menace du Covid oblige (du moins dans cette première partie du parc). J’ai donc continué ma promenade solitaire, dans le vent chaud qui faisait danser les arbres.

Ponctuation de nuage sur les cimes

Elles étaient bien belles ces fleurs des champs, dont le jaune profond répondait à l’intensité du soleil.

Avec un combat (ou une amitié ? Je n’ai pu dire) avec des fleurs violettes qui se mêlaient à leur territoire.

Vous, mes lecteurs si intelligents, aurez remarqué que nous arrivons à une étendue d’eau (je pense que tous les jardins que j’ai vus ici comprennent une pièce d’eau). Et vous aurez raison ! Car je cheminais depuis le début sous le soleil et dans le vent à la rencontre de ces deux petits lacs (petits sur la carte en tout cas, il faut quand même 30 minutes pour faire le tour du plus modeste).

Harmonie en vert et bleu, avec une touche de jaune, n’oublions pas les fleurs

En passant, ce petit pavillon très moderne bien que d’une inspiration ancestrale, me rappelle que je suis en Chine (j’hésitais avec la Suisse 🙂 ). Rutilance du rouge contre immensité du ciel bleu et foisonnement de tellement de verts, il a fière allure !

Les voilà ces lacs, séparés et reliés à la fois par un pont tout à fait représentatif d’ici (je pourrais l’homologuer tout de suite si on me le demandait, je ne suis pas sûre que j’ai voix au chapitre…).

En continuant vers ce monument chinois, je croise des plantes étonnantes, qui se sont vêtues de baies rouges. Je ne les ai pas identifiées, mais elles étaient bien belles dans leur résistance à l’été qui ne cesse de monter en chaleur.

Les arbres, des peupliers si j’ai bien vu (mais je ne suis pas une spécialiste…) adossaient leur bruissement argenté contre le cobalt du ciel, faisant comme un murmure végétal pour m’escorter.

Et le voilà dans toute sa splendeur entière, ce lac, sous la battue de la houle parfois, étendant sa beauté aux multiples couleurs sous l’ingénuité des nuages. Et la nature alentour.

J’ai ensuite remonté vers le nord, franchi une six voies, pour retrouver le parc et son lac principal. Ici, beaucoup plus de monde, des autochtones bravant les directives gouvernementales (ne pas se rassembler) pour profiter de cette splendeur de jour.

Pique-nique en bord de lac, sur la droite de la photo, vous verrez qu’on a même sorti l’oiseau pour cette occasion !

Ici, c’est un cours d’eau XXL qui m’attend, il ressemble d’ailleurs à un lac, le jardin qui le borde s’étend sur plus de 12 kilomètres. Balayé par les arbres et le vent, il est superbe.

Après avoir marché plus d’une demi-heure le long de cette étendue d’eau, je repars vers la route pour trouver un Didi. Je croise en chemin cette sculpture « herbale » (comment mieux la définir ?) qui est un apanage de l’esthétique chinoise. Au premier plan, le carré vert montre un plan de la ville de Tongzhou, tout est dans les détails. Et heureusement, le ciel…

Et ensuite, ces deux petits lacs inattendus qui se font face. Avec des labyrinthes de fleurs en arceaux ou de parterres de lotus pour les faire plus beaux.

Avec un nuage qui passe, mais qui fait une harmonie de verts de toute beauté

C’était une promenade d’esthète de la nature que je vous ai fait partager ici, je voulais vous montrer à quel point nous pouvons nous retrouver dans des endroits splendides pas très loin de chez nous.

小心, prenez soin de vous.

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