Ce samedi, le temps a dégringolé dans l’échelle du mercure ; alors qu’il faisait presque étouffant jeudi, avec un 34°C qui nous entraînait dans sa lourdeur de plomb, le ressenti aujourd’hui, bien rafraîchi par le vent, atteignait péniblement 15/16°C. Tout cela surplombé par un ciel gris très inédit ici en cette saison. J’ai quand même décidé de sortir. Car coincée en télétravail hier, conformément aux directives de la ville, j’avais besoin d’air et d’horizons.
J’ai d’abord sacrifié au rituel du test PCR, mais en rebelle. Le centre à côté de chez moi me laissant en perspective plusieurs heures d’attente, j’ai pris mon vélo et filé vers le sud, en pariant que je trouverai bien un autre endroit. Et je suis tombée sur ce petit parc coquet, transformé en point sanitaire éphémère de campagne. 15 minutes montre en main et le tour était joué.

J’avais décidé de partir voir le Parc Taoranting (je pense que la traduction est « parc de la pause heureuse et insouciante »), plein sud. Chemin faisant, je croise les deux tours qui se font face à la hauteur de la place Tian An Men, bien sévères avec tout ce ciel gris.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a du monde dans les rues, s’il n’y avait pas ces centres de tests qui ont saupoudré la ville entière, la vie semblerait vraiment normale.
Arrivée sur place, je vois que le jardin est rempli d’enfants, souvent gardés par leurs grands-parents, qui leur font faire des activités, sauter à la corde par exemple. Sinon, ils jouent au badmington, à la balle, bref des enfants dans un parc.

Des hommes, plutôt âgés, ont également leurs habitudes dans le jardin notamment pour jouer au jeu de go.
Bref, c’est un jardin classique de Pékin, organisé autour d’une pièce d’eau. Même ses proportions sont très « pékinoises », 24 hectares, soit les Buttes Chaumont à Paris. Nous y retrouverons également la même inclination des promeneurs à se prendre en selfie.

Si je suis venue ici, bravant les tests PCR et le mauvais temps, c’est pour voir les roses. Je suis arrivée un peu tôt pour la saison, toutes n’avaient pas fleuri. L’an dernier, j’étais arrivée trop tard (début juin). Tout est affaire de ponctualité ! Elles étaient quand même bien belles les premières qui se montraient.

Et bien odorantes aussi.

Cela faisait tellement de bien d’exorciser le temps gris en se ressourçant dans toutes ces couleurs vives de fleurs, indifférentes au ciel maussade.
J’ai continué ma route, sans me douter qu’une belle surprise m’attendait car les lotus avaient déjà fleuri, vraiment très tôt pour la saison, lançant leur timide beauté blanche et rose hors de l’eau.
Les iris d’eau et de terre étaient également de la partie.

J’ai continué mon périple en longeant ce lac un peu accablé par les nuages qui le cernaient.

Ce qui ne dérangeait pas les pêcheurs du samedi.

Au détour d’un bouquet d’arbres, on nous rappelle à l’ordre !

Les portiques et ponts étaient bien chinois.
Et puis moment universel, vers la sortie, la dévotion enfantine pour les bébés animaux…
En repartant, j’avise des stands temporaires dressés par les restaurants, qui tentent de composer avec la récente interdiction d’ouvrir. Ils fleurissent dans la ville, répandant leurs effluves alentour et recréant un peu la cuisine de rue qui avait disparu pendant la première phase de la pandémie. Tout en me désolant pour leur manque à gagner (ce doit être bien difficile malgré les livraisons), je dois dire que j’ai adoré ces petites infractions à la sévérité ambiante !
Une bien belle balade malgré le ciel fâché.
FB
Une promenade très variée, de quoi recharger ses batteries ! Merci, amitiés, bonne semaine !
on dirait plutôt : se ressourcer ! 🙂