
Voilà un article bien difficile à écrire, bien des choses ont été dites sur ce joyau. Tant pis, je me lance ! Et devant l’importance du lieu, comment éviter de vous en parler deux fois ?
Symbole de Pékin et de la Chine, au même titre que la Grande Muraille, la Cité interdite est un ensemble spectaculaire qui étend au centre de la ville son rectangle parfait et ses chiffres vertigineux. Une surface de 72 hectares (trois Palais du Louvre pourraient y tenir), 960 mètres de long sur 750 mètres de large, bordé d’un canal d’une largeur de 50 mètres, 90 palais, plus de 8700 pièces (2300 à Versailles). C’est le plus grand palais ancien au monde.
Elle a été construite à partir du XVe siècle et a abrité les empereurs des deux dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912).
Alors voilà, là j’ai terminé la partie chiffrée, sans que ce soit trop pénible pour vous, j’espère !

L’ensemble compte deux parties, distinctes par leur finalité et leur architecture.
Au sud, là où se trouve l’entrée actuelle, est la partie où l’Empereur vaquait à ses occupations officielles, cérémonies et affaires politiques. Empreinte de grandeur et d’immensité, destinée à frapper l’imagination des visiteurs, elle se compose de trois bâtiments principaux en enfilade, le Pavillon de l’Harmonie Suprême, le Pavillon de l’Harmonie Parfaite et le Pavillon de l’Harmonie Préservée.
Au nord, les résidences de l’Empereur, de sa famille et de ses concubines, avec au centre une enfilade de palais alignés sur les trois pavillons du sud, le Palais de la Pureté Céleste, le Palais de l’Union et le Palais de la Tranquillité Terrestre et sur les côtés les six pavillons de l’est et les six pavillons de l’ouest. Plus intimes (si l’on peut dire), composée de bâtiments moins hauts et plus ramassés, c’est la partie dédiée à la vie privée.
Je vais vous parler ici de la première partie.
Il faut savoir que cette cité idéale était un endroit fermé sur lui-même, bien des habitants n’en sortaient jamais. Conçue pour être un hâvre d’harmonie, elle abrite des constructions aux noms évocateurs comme le Palais de la Longévité Tranquille, la Salle du Trésor du Firmament Lumineux, le Belvédère de la Fortune Propice, le Pavillon de la Conque Verte de Jade, le Pavillon des sons agréables ou encore la Terrasse pour la Collecte de la Rosée du Matin. Tout un univers précieux et coupé du monde alentour, trop terrien pour satisfaire ces dynasties éprises d’absolu et de transcendance.
A mon arrivée à Pékin, en octobre 2020, je m’étais précipitée pour voir ce site iconique, mais la pollution avait quelque peu gâté ma visite.

J’y suis retournée en décembre 2021, avec un ciel de cobalt pur qui offrait le juste reflet de beauté à ce que je voyais. Et les jauges mises en place pour limiter le nombre de visiteurs (il faut bien que la pandémie ait du bon parfois) m’ont permis d’arpenter le site presque sans personne. Avec l’impression si précieuse qu’il était tout à moi, parfois… La même impression qu’ont pu avoir les Parisiens qui ont pu redécouvrir la Tour Eiffel sans les hordes de touristes, ou les Vénitiens, ou les Barcelonais, bref les habitants des villes ultra-touristiques, qui ont pu se réapproprier leurs lieux.

La première chose qui frappe c’est l’immensité qui nous entoure et nous submerge. Il faut de bonnes chaussures et bien des heures pour arriver à avoir une vision d’ensemble du site (j’ai marché 9 kilomètres ce jour-là). Et la sensation qu’il est impossible d’épuiser cet ensemble, ce n’est pas humain, il faut renoncer dès le début sous peine d’insatisfaction. Je vous rassure, bien des pièces sont fermées et le regret en est un peu diminué.
Vient ensuite ce sentiment de majesté face à tous ces bâtiments qui vous contemplent du haut de leur histoire. Immuables depuis leur classement au Patrimoine Mondial en 1987, ils vous entraînent dans les apparats de ces films à grand spectacle, comme ceux de Zhang Yimou, l’étoile cinématographique chinoise, pendant qu’ils vous surplombent de leur beauté silencieuse. Nous visualisons des armées faisant allégeance, des cérémonies pleines d’or et d’argent dans ces pierres qui nous entourent. Et foule d’histoires privées faites d’amour et de vengeance, sûrement.
Je sais que bien des guides, des visiteurs ont écrit sur cette merveille d’architecture, je vais simplement vous livrer ici les (nombreuses) images que j’en ai tiré en cette magnifique journée. Allez, mettez vos sneakers, je vous emmène faire un tour dans la belle lumière à la rencontre de la Chine ancestrale.
Entrée et Cour de l’Harmonie Suprême


Ces couples, ou plus souvent ces femmes, revêtus de costumes de l’ancien temps, j’en ai croisé souvent dans les monuments historiques de Pékin. La Cité Interdite les rassemble plus qu’ailleurs ; faut-il y voir un nationalisme grandissant ou simplement l’envie de faire de beaux clichés/selfies (ce qui est un sport national ici, par exemple sur la photo ci-dessus, l’homme a un appareil photo XXL pour photographier sa compagne) ? Je ne sais… Sûrement un mixte des deux.



Le Palais de l’Harmonie Suprême




Le Palais de l’Harmonie Parfaite




Le Palais de l’Harmonie Préservée
En fait vous ne le verrez pas, car j’ai viré de bord (trop de monde), pour prendre la tangente vers l’est et voir les dépendances de ce côté.





C’est sur ces images que je vous laisse, pour la première partie, mais je reviendrai bientôt pour la seconde, n’en doutez pas.
FB
Oh la la magnifique !!! Merci pour ce reportage et pour ces photos .
Est ce qu un film comme le dernier empereur par exemple donné une juste idée du lieu ?
Je pense que oui, c’est un endroit tout à fait spectaculaire, qui peut servir de décor naturel à bien des films.
En grand et en détail, reportage superbe; et toujours ce ciel bleu.
Les vêtements de tous les jours sont plutôt plus colorés que ce que je vois habituellement, quand le foncé domine.
En bord de mer, je me suis échappée en voiture à la fin du premier confinement, je n’en pouvais plus. Les plantes, buissons fleuris étaient magnifiques … en » saison », les carava:)nes et vans stationnent et abiment tout.
La foule est revenue.
Merci pour cette belle évasion – bon séjour et travail
Subjugué je suis.
Sans doute une des merveilles du monde actuel, un palais monde dans lequel j’ai aimé me perdre à travers cette chronique.
Merci 😀⛩️