Chine – Pékin, Cité interdite, 故宫 (2021) – 1/2

Rouge sur bleu, c’est elle ! Vue de la Porte méridionale

Voilà un article bien difficile à écrire, bien des choses ont été dites sur ce joyau. Tant pis, je me lance ! Et devant l’importance du lieu, comment éviter de vous en parler deux fois ?

Symbole de Pékin et de la Chine, au même titre que la Grande Muraille, la Cité interdite est un ensemble spectaculaire qui étend au centre de la ville son rectangle parfait et ses chiffres vertigineux. Une surface de 72 hectares (trois Palais du Louvre pourraient y tenir), 960 mètres de long sur 750 mètres de large, bordé d’un canal d’une largeur de 50 mètres, 90 palais, plus de 8700 pièces (2300 à Versailles). C’est le plus grand palais ancien au monde.

Elle a été construite à partir du XVe siècle et a abrité les empereurs des deux dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912).

Alors voilà, là j’ai terminé la partie chiffrée, sans que ce soit trop pénible pour vous, j’espère !

Plan de la cité interdite , carte de la cité interdite

L’ensemble compte deux parties, distinctes par leur finalité et leur architecture.

Au sud, là où se trouve l’entrée actuelle, est la partie où l’Empereur vaquait à ses occupations officielles, cérémonies et affaires politiques. Empreinte de grandeur et d’immensité, destinée à frapper l’imagination des visiteurs, elle se compose de trois bâtiments principaux en enfilade, le Pavillon de l’Harmonie Suprême, le Pavillon de l’Harmonie Parfaite et le Pavillon de l’Harmonie Préservée.

Au nord, les résidences de l’Empereur, de sa famille et de ses concubines, avec au centre une enfilade de palais alignés sur les trois pavillons du sud, le Palais de la Pureté Céleste, le Palais de l’Union et le Palais de la Tranquillité Terrestre et sur les côtés les six pavillons de l’est et les six pavillons de l’ouest. Plus intimes (si l’on peut dire), composée de bâtiments moins hauts et plus ramassés, c’est la partie dédiée à la vie privée.

Je vais vous parler ici de la première partie.

Il faut savoir que cette cité idéale était un endroit fermé sur lui-même, bien des habitants n’en sortaient jamais. Conçue pour être un hâvre d’harmonie, elle abrite des constructions aux noms évocateurs comme le Palais de la Longévité Tranquille, la Salle du Trésor du Firmament Lumineux, le Belvédère de la Fortune Propice, le Pavillon de la Conque Verte de Jade, le Pavillon des sons agréables ou encore la Terrasse pour la Collecte de la Rosée du Matin. Tout un univers précieux et coupé du monde alentour, trop terrien pour satisfaire ces dynasties éprises d’absolu et de transcendance.

A mon arrivée à Pékin, en octobre 2020, je m’étais précipitée pour voir ce site iconique, mais la pollution avait quelque peu gâté ma visite.

Porte de l’Harmonie Suprême, 2020, 190 de pollution indice IQA

J’y suis retournée en décembre 2021, avec un ciel de cobalt pur qui offrait le juste reflet de beauté à ce que je voyais. Et les jauges mises en place pour limiter le nombre de visiteurs (il faut bien que la pandémie ait du bon parfois) m’ont permis d’arpenter le site presque sans personne. Avec l’impression si précieuse qu’il était tout à moi, parfois… La même impression qu’ont pu avoir les Parisiens qui ont pu redécouvrir la Tour Eiffel sans les hordes de touristes, ou les Vénitiens, ou les Barcelonais, bref les habitants des villes ultra-touristiques, qui ont pu se réapproprier leurs lieux.

La même un an après

La première chose qui frappe c’est l’immensité qui nous entoure et nous submerge. Il faut de bonnes chaussures et bien des heures pour arriver à avoir une vision d’ensemble du site (j’ai marché 9 kilomètres ce jour-là). Et la sensation qu’il est impossible d’épuiser cet ensemble, ce n’est pas humain, il faut renoncer dès le début sous peine d’insatisfaction. Je vous rassure, bien des pièces sont fermées et le regret en est un peu diminué.

Vient ensuite ce sentiment de majesté face à tous ces bâtiments qui vous contemplent du haut de leur histoire. Immuables depuis leur classement au Patrimoine Mondial en 1987, ils vous entraînent dans les apparats de ces films à grand spectacle, comme ceux de Zhang Yimou, l’étoile cinématographique chinoise, pendant qu’ils vous surplombent de leur beauté silencieuse. Nous visualisons des armées faisant allégeance, des cérémonies pleines d’or et d’argent dans ces pierres qui nous entourent. Et foule d’histoires privées faites d’amour et de vengeance, sûrement.

Je sais que bien des guides, des visiteurs ont écrit sur cette merveille d’architecture, je vais simplement vous livrer ici les (nombreuses) images que j’en ai tiré en cette magnifique journée. Allez, mettez vos sneakers, je vous emmène faire un tour dans la belle lumière à la rencontre de la Chine ancestrale.

Entrée et Cour de l’Harmonie Suprême

Un couple hors du temps devant la Porte méridionale, celle par laquelle on pénètre sur le site

Ces couples, ou plus souvent ces femmes, revêtus de costumes de l’ancien temps, j’en ai croisé souvent dans les monuments historiques de Pékin. La Cité Interdite les rassemble plus qu’ailleurs ; faut-il y voir un nationalisme grandissant ou simplement l’envie de faire de beaux clichés/selfies (ce qui est un sport national ici, par exemple sur la photo ci-dessus, l’homme a un appareil photo XXL pour photographier sa compagne) ? Je ne sais… Sûrement un mixte des deux.

Un lion gardien de la Porte de l’Harmonie Suprême, un travail à plein temps !
Et son collègue de l’Ouest
Un acteur chanteur d’un autre temps
Personne à l’horizon, quelle chance de faire ici comme une visite privée
En route pour le Palais de l’Harmonie Suprême
A l’intérieur de la Porte de l’Harmonie Suprême

Le Palais de l’Harmonie Suprême

Quand je vous dis que c’est grand, je mesure mes mots ! Au fond le Palais
Selfie sophistiqué en costume d’époque
Là nous regardons vers l’Est, avec au loin la ville moderne, CBD
Et le voilà le Palais, fermé au public et bien gardé
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Shooting en costumes

Le Palais de l’Harmonie Parfaite

Vue latérale vers l’est
Le Palais de l’Harmonie Parfaite masquant partiellement le Palais de l’Harmonie Préservée, on ne peut pas tout avoir !
Détail de pierre
Détail de bois
Détail de toit

Le Palais de l’Harmonie Préservée

En fait vous ne le verrez pas, car j’ai viré de bord (trop de monde), pour prendre la tangente vers l’est et voir les dépendances de ce côté.

Beauté d’antan sur son smartphone
Deux belles escortées de leur photographe
Une porte vers l’Est du Palais
Et le mur des neuf dragons que j’ai déjà évoqué sur ce blog
Les dépendances à l’est de l’axe principal, la Porte de la Suprématie Impériale
Le Palais de la Suprématie impériale
Avec son lion gardien qui n’a pas pu effacer toute la neige des derniers jours

C’est sur ces images que je vous laisse, pour la première partie, mais je reviendrai bientôt pour la seconde, n’en doutez pas.

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