Voilà un des joyaux de Pékin. Moins connu bien sûr que la Cité interdite, que le Palais d’été ou que la Grande muraille, c’est pourtant l’un des plus beaux temples bouddhistes tibétains à l’extérieur du Tibet, qui mélange art tibétain et art chinois. Loin d’être uniquement un monument ouvert à la visite, c’est d’abord un lieu de culte et je pense que la majorité des personnes que j’ai croisées venaient pour faire leurs dévotions.
Ce temple, dont le nom signifie « Palais de l’éternelle harmonie » a été bâti au XVIIIe siècle pour servir de résidence à un futur Empereur, Yongzheng, qui régna de 1722 à 1735, année de sa mort. En 1744, l’endroit a été transformé en Lamaserie (Monastère de Lamas, ceux qui enseignent le bouddhisme tibétain). Il a échappé au vandalisme des Gardes rouges, de manière inédite.
Il faisait un temps merveilleux lors de ma visite. J’ai pris un vélo, comme d’habitude, pour arpenter ces rues nimbées de cette si belle lumière d’hiver ici.

Juste après l’entrée, spectaculaire, une allée arborée vous mène jusqu’au temple. Entre le froid et la sécheresse de l’air, il ne restait plus grand chose de la verdure habituelle, mais j’ai trouvé que les arbres se tenaient plutôt bien et profitaient du ciel bleu qui m’a accompagné toute cette semaine de déambulations (la chance !).

La porte d’entrée nous jetait toute sa beauté rouge/ocre ponctué de vert au visage, tellement elle était illuminée par le beau soleil du jour.

Un temple bouddhiste 寺庙 se compose de plusieurs cours fermées de bâtiments que l’on franchit pour passer dans la cour suivante, soit via le bâtiment principal, soit par des allées latérales. Celui-ci se compose de 1134 salles réparties sur sept cours, toujours le sens de la démesure à la chinoise. Bien sûr, nombre de ces espaces sont fermés au public et abritent les moines et les lieux de dévotion privés.

Franchie la première porte, la Porte de l’Harmonie, une grande cour quadrangulaire nous accueille, bordée dans une belle symétrie de deux pavillons quadrangulaires…
… Et de deux pavillons octogonaux qui se font face. Impossible de résister à l’envie de mettre en photo certains détails pleins de couleur et de lumière.


J’ai déjà mentionné le fait que c’était un lieu de culte actif, en voilà quelques images. Et je dois dire que l’odeur de l’encens ajoutait à la beauté du moment, comme une réminiscence de sacré pour nous Occidentaux qui avons pour la plupart abandonné notre part de religion.



J’adore ces lions gardiens, qui jouent à faire peur dans toute leur pesanteur de pierre.
Ils sont parfois, avec des acolytes, ici des tortues, récipiendaires des offrandes des fidèles. Il convient de les traiter avec respect !

Voilà maintenant la cour suivante, avec ces bâtiments toujours baignés dans cette belle lumière.


Bien que n’aimant pas trop déranger les fidèles dans ce qui est pour eux des lieux de culte et pour moi un lieu de tourisme, j’ai quand même pris quelques photos à l’intérieur de Yongyu Hall pour vous montrer toute cette ferveur incarnée dans des lieux pleins de couleurs et de raffinements, soie, bois, pierre, tout élément est bon pour célébrer la déité.




Déjà 16 h, le soleil commence à décliner (ici l’hiver, c’est la même chose qu’en Europe) et la lumière se fait d’or pour illuminer les bâtiments en habits rutilants.


Et puis le voilà, l’immense Bouddha, 26 mètres de haut, cadeau du Dalaï Lama à l’Empereur Qianlong au XVIIIe siècle, fait d’un seul bloc de bois de santal, abrité dans le Pavillon des dix mille bonheurs. Il nous domine de toute sa sérénité dorée.
Je finis ma visite par le Suicheng hall, qui ferme le site de toute sa longueur rouge.

C’était un des premiers sites que j’avais visité en arrivant ici, je le revois maintenant et je me rends compte de sa grandeur exceptionnelle.
FB
Encore merci pour la visite.
Je te souhaite une très belle année.
Moi aussi, je te souhaite une excellente année !