Chine – Promenade à Beihai (北海) (2021)

L’hiver est arrivé ici, les températures sont maintenant en-dessous de zéro toutes les nuits, et parfois le jour. Ce sont les vacances et j’ai repris mes pérégrinations dans Beijing, ne souhaitant pas m’aventurer à l’extérieur, en raison de cette hystérie collective autour du Covid19, en lien avec la tenue des Jeux Olympiques bientôt, qui peut vous empêcher de rentrer dans votre ville avant un certain temps (j’y reviendrai dans un autre article).

Je vous ai déjà emmenés avec moi le long de ces lacs qui sont au centre de la capitale chinoise, jouxtant la Cité interdite sur sa face ouest. C’est ici que l’hiver, les patineurs s’en donnent à coeur joie. L’ensemble est appelé Shichahai et comprend six lacs, Nanhai (南海), le lac du sud, Zhonghai (中海), le lac du centre, Beihai (北海) le lac du nord, Qianhai, (前海), le lac devant, Houhai (后海) le lac derrière et Xihai (西海), le lac de l’ouest ; finalement ces mots mystérieux se révèlent pleins de bon sens ! Du nord au sud, cela fait à peu près 6 kms, pour vous donner une idée (mais ici tout est grand, je vous l’ai déjà dit).

parc Qianhai pont du lingot d'argent Pékin Beijing

Vendredi, la veille de mon périple, le vent a soufflé, nettoyant ce ciel qui a pu reprendre sa belle couleur bleue. Armée de mon grand manteau, de gants et d’un bonnet, j’ai enfourché un vélo pour me diriger vers le lac du nord, c’est un endroit que j’adore à Pékin. Premier arrêt devant la Bibliothèque nationale, où un garde frigorifié gardait l’ensemble (tautologie : c’est son métier !).

Après avoir acheté un billet d’entrée (et bien sûr montré le health kit…), j’ai commencé à arpenter les rives du lac du nord. Au loin, la Pagode blanche que je vous ai montrée dans un précédent article, étincelait au soleil. Le lac commençait à geler, la ligne de fracture entre eau et glace était visible, le grand azur du ciel qui déclinait déjà (c’est comme en France, extinction des lumières vers 17h !) était somptueux.

Les arbres ployés par l’hiver jusqu’à toucher l’eau faisaient un écrin au beau paysage alentour.

Plus rien ne pousse actuellement, il faut des plantes résistantes pour faire des plate-bandes, des choux colorés faisaient l’affaire, dans un quadrillement presque militaire.

J’ai croisé des gens habillés comme moi, enfin parfois pas tout à fait, je n’avais pas leur style (excusez la qualité des photos, je les ai prises à la volée).

Nous voilà arrivés aux pavillons des cinq dragons, qui surplombent l’eau du lac.

Mais avant d’atteindre les pavillons, je me fais dérouter sur ma gauche par cet imposant monument, la stèle de la Tour des 10 000 Bouddhas, encore un monument du XVIIIe siècle naufragé, dont il reste ce vestige, immuable, comme un témoin isolé.

Juste à côté, j’ai visité le Petit paradis de l’ouest, bâti par l’Empereur Qianlong en 1768-1770 pour célébrer l’anniversaire de sa mère. La lumière se faisait de plus en plus douce et belle, lançant des reflets sur le cours d’eau gelé et les minuscules icebergs qui en hérissait la surface.

Retour aux pavillons des cinq dragons, des couples dansaient sur un avatar du titre phare de « Titanic », ce qui me semblait parfaitement dans le ton 🙂

Des photographes amateurs (presque professionnels, vu le matériel) attendaient pour prendre le bon cliché. Et leur cible étaient des canards…

Et les voilà, ceux que l’on cherche !
Canards debout sur la glace ou en train de nager dans ce qui reste d’eau

J’ai continué mon chemin dans la belle lumière, je faisais face au sud et à l’est, la ville nouvelle qui se posait au lointain comme un contraste d’acier à toute cette nature. La lumière déclinait dans ses mille facettes d’or et d’argent, posant sur le calme glacé du lac et la belle pagode blanche une touche de beauté infinie.

Et sur le chemin du retour, la lune m’a fait un clin d’oeil. J’ai pensé à Charles Trénet.

FB