Pékin – Jardin de la grande vue (大观园) (2021)

A 10 kms au sud de ma résidence, se trouve un jardin dit « Jardin de la grande vue », assez unique, car il veut illustrer « Le rêve dans le pavillon rouge », un des grands classiques de la littérature chinoise du XVIIIe siècle et l’un des plus longs, fort de 120 récits qui plongent leurs racines dans l’antériorité des Dieux, avant de faire revivre devant nous des humains, autour des aventures de Jia Baoyu, jeune aristocrate. Ne l’ayant pas encore lu, je ne peux vous en dire davantage…

Ce jardin fondé en 1984, a voulu reconstituer les lieux importants de cette saga de plus de 3000 pages. Autour d’un lac où les canards s’amusent et distraient les enfants, nombreux en cette belle journée, il couvre 11 hectares, un peu plus que le Parc Monceau, soit des dimensions assez modestes ici, disons que c’est un jardin assez petit par la taille ( 🙂 ).

Nous allons entrer dans un pan d’histoire du pays, l’ombre de la Chine ancienne plane sur ce jardin agencé autour de ce monument de littérature.

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Voilà un avertissement bien venu : ici vous entrez dans le passé, halte aux nouvelles technologies !

Balayés par le vent – sans lequel il n’y a pas de ciel clair ici – les magnifiques saule-pleureurs, que je retrouve souvent dans mes pérégrinations, jouaient à cacher les édifices. Rouerie de la nature qui se moque des humains, ou calcul des hommes qui ont planté ces arbres pour faire des écrins à leurs constructions ? Je ne sais, mais c’était bien beau.

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Sur le lac s’ouvraient des perspectives où le rouge des pavillons s’adossait au bleu-vert de l’eau et au blanc-gris de la pierre.

Peu de fleurs à voir ici, les pivoines étaient sur leur déclin et pressaient les roses de leur succéder.

L’intérêt était de parcourir ces chemins sinueux qui vous mènent d’un pavillon à l’autre, sur les pas des héros de ce roman, dans une architecture de l’époque Qing reconstituée ; sur des ponts de bois longeant des rocailles artificielles, du plus bel effet malgré leur caractère factice.

Lanternes dans le vent

Concernant les différents pavillons, prenons comme exemple (je ne vais pas tout vous infliger – ni vous spoiler !), la maison d’un des héros du roman, Hsueh Pao-Chai, « Alpinia Park », c’est une maison spacieuse de cinq chambres, sophistiquée, dont la cour est un labyrinthe fait de pierre, d’où s’échappent maints points de vue. Entourée d’une nature sobre, tel que le roman le décrit.

Intérieurs raffinés, reconstitués avec beaucoup d’art

Cette pérégrination d’un pavillon à l’autre nous faisait côtoyer des moments de vie de tous les jours, c’est un parc ordinaire (quoique le prix d’entrée à 40 RMB, soit 5 euros, ne permette pas des entrées quotidiennes, sauf à ce que les locaux aient un tarif préférentiel). Et pourtant, on voyait par exemple des gens qui chantaient ou s’adonnaient au Taijiquan (Tai shi, chez nous).

Et à côté, en juxtaposition temporelle, des élégantes de nos jours, qui font revivre ce passé, costumées à l’ancienne, avec un brin de nationalisme qui ne m’a pas échappé. Et avec le but, soyons clairs, de se prendre en photo pour poster sur WeChat leurs plus beaux clichés. Peu importe, leur présence rehaussait la beauté de l’ensemble.

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En pleine séance photo
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En train de comparer les selfies

J’ai beaucoup aimé ce parc, que j’ai vu dans de très belles conditions. Et juré, je lis bientôt le livre !

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